Alphonse Marie Mazurek

Bienheureux Alphonse Marie Mazurek

Carme Polonais Martyr

Fête le 12 juin

OCD

Baranówka, diocèse de Lublin, Pologne, 1er mars 1891 – † Nawojowa Gora 28 août 1944

Cf. Martyrs de Pologne

Béatifié le 13 juin 1999 par le pape Jean Paul II

Autre graphie : [Joseph Mazurek] Alphonse Marie de l’Esprit Saint (Mazurek)

Joseph Mazurek naît le 1er mars 1891 à Baranówka, dans le diocèse de Lublin, en Pologne. En 1908, il reçoit l’habit du Carmel à Wadowice, sous le nom d’Alphonse Marie de l’Esprit Saint, après avoir été élève du Petit Séminaire des Carmes Déchaux en cette ville, où il a pu connaître saint Raphaël Kalinowski. Il fait sa profession temporaire en 1909 et sa profession solennelle en 1912. En 1910, il commence ses études en philosophie et en théologie, d’abord à Wadowice puis à Cracovie. En raison de la guerre, il poursuivra, dès 1914, ses études à Linz et à Vienne (Autriche) où il recevra l’ordination sacerdotale le 16 juillet 1916. Pour ses talents d’organisateur et d’éducateur des jeunes, il sera jusqu’en 1930 préfet et professeur au Petit Séminaire de Wadowice, ce centre pour lequel il réussit à obtenir le statut d’école privée, puis celui d’école publique, dont l’examen de fin d’études est reconnu par l’État. Il sera considéré comme l’un des éducateurs les plus remarquables dans l’histoire du Séminaire auquel il consacre un article, où il présente les conditions d’admission et les orientations pour discerner chez un jeune les premiers signes d’une vocation. Élu Prieur du couvent de Czerna en 1930, il remplit cette charge jusqu’à sa mort, excepté le triennat 1936-1939 où il est économe du même couvent. Pendant ces quatorze années qu’il passe dans cette communauté, il se consacre à elle de toutes se forces physiques et spirituelles. Il s’emploie à raviver l’activité apostolique dans l’église conventuelle, située dans un petit bois passablement éloigné du village. Il institue des dévotions particulières conformes au charisme du Carmel et se donne à la direction du chœur du Carmel Séculier, dont il est l’assistant estimé tant à Czerna comme en la toute proche Silésie. Selon les témoins du procès de béatification, il est pour tous un exemple de zèle religieux et de ministère sacerdotal.

En août 1944, vers la fin de la deuxième guerre mondiale, l’hostilité des nazis et leurs représailles s’accroissent notablement en Pologne. Les Carmes du couvent de Czerna souffrent beaucoup de cette attitude de ceux qui occupent le territoire polonais depuis 1939. Le 24 août 1944, le frère novice Francisco Powiertowski est fusillé. Quatre jours après, le commandement militaire nazi pénètre dans le couvent pour obliger les religieux à prendre le chemin du village de Rudawa, à plus de dix kilomètres de distance, pour y creuser les tranchées. Le Père Alphonse Marie, Prieur, est séparé de force de la Communauté et obligé de monter dans une auto des militaires où il est brutalement torturé et maltraité. Trois kilomètres avant d’atteindre Rudawa, vers où se dirigeaient les habitants de Czerna pour creuser les tranchées, l’auto, dans laquelle on amène le Père Alphonse, se déporte sur une route secondaire à l’extrémité du village de Nawojowa Gora. Après quelques dizaines de mètres, l’auto s’arrête le long d’un pré. Le Père est obligé de descendre et de marcher. Deux soldats s’arrêtent derrière lui et l’appellent en criant. Aussitôt qu’il se retourne, ils se mettent à le mitrailler. Le Père tombe par terre. Les assassins s’en approchent et, constatant qu’il vit encore, ils lui remplissent la bouche de terre. Blessé à mort et sans connaissance, il est transporté sur une charrette, tirée par des chevaux, au cimetière de Rudawa, distant d’environ 3 kilomètres. Les frères Carmes de Czerna, qui se rendaient aux tranchées, croisent la charrette en chemin et y découvrent le Père Alphonse moribond. Un des pères réussit à lui donner l’absolution avant qu’il ne meure.

C’était le 28 août 1944, veille de la mémoire liturgique du martyre de saint Jean-Baptiste dont le Père Alphonse avait toujours été un grand dévot. Durant tout ce temps, il tient en main son chapelet, qu’il serrait encore après sa mort, d’après les témoignages de ceux qui trouvent son cadavre. Uni au Seigneur dans la prière, il accepte avec sérénité sa mort injuste, offrant sa vie à Dieu. Les Carmes parviennent à récupérer la dépouille mortelle du Père Alphonse Marie et, nonobstant le climat de terreur générale, de nombreuses personnes participent à ses funérailles.

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