Les Martyrs de la Révolution Française : Claude RICHARD (1)

Claude RICHARD  LEROUVILLE (Meuse) le 19 mai 1741

Mort sur ‘les deux Associés‘ à  ROCHEFORT le 9 août 1794

Inhumé à l’île d’AIX  Béatifié le 1er oct. 1995

Par Maurice POTIER, janvier 2010

Les  Prêtres déportés sur les Pontons de ROCHEFORT, voici deux cents ans, sur le littoral de la Charente-Maritime, furent entassés sur des navires aménagés pour la traite des noirs, pour être exterminés là, faute de pouvoir les éloigner en Guyane. Cinq cent quarante sept sont morts en quelques mois à l’embouchure de la Charente, entre l’île d’Aix et l’île Madame.

En 1989, le deuxième centenaire de la révolution française a suscité de nombreux écrits et ouvrages. Deux d’entre ces écrits sont la source de mes renseignements évoqués dans ce récit : le premier étant celui de l’abbé Yves Blomme, « LES PRÊTRES DEPORTES sur les PONTONS de ROCHEFORT » (Edit. Bordessoules 1994) et le second, un magnifique ouvrage de la société des lettres de Bar-le-Duc qui s’est particulièrement intéressé aux prêtres Meusiens dans les années 1793-1794.

L’Église et la révolution dans la Meuse

En 1789, rien ne laissait présager que le clergé Meusien paierait un aussi lourd  tribut aux évolutions qui se dessinaient.

Dès 1789-1790, les réformes des révolutionnaires ont bouleversé des réalisations et des coutumes vieilles de plusieurs siècles. Avant la révolution les structures du diocèse de Verdun sont très différentes de celles adoptées à  la création du département de Meuse ; en 1790 : 571 paroisses et annexes, certaines dont Bar-le-Duc, Ligny, Commercy et Vaucouleurs sont issues de l’ancien diocèse de Toul, 45 autres proviennent du diocèse de Trèves,  40 du diocèse de Reims, 16 du diocèse de Chalons sur Marne et 12 du diocèse de Metz. Les membres du clergé sont nombreux : 688 curés et vicaires, 436 religieux et 700 religieuses. De grands contrastes existent, d’un côté, le haut clergé très minoritaire, de l’autre, le bas clergé, qui constate  ses différences de ressources et de «  train de vie » avec certains dignitaires (en 1770, Mgr Desnos évêque de Verdun perçoit 75.OOO livres, alors  qu’un curé  ne dispose  que de 6OO à 1200 livres. La richesse de l’église est indéniable ainsi, par exemple, l’Abbaye Cistercienne de Lisle-en-Barrois où 20 à 25 religieux exploitent 1500 hectares de terres et 1800 de forêts qui rapportent 50.OOO livres par an pour une dépense  de l’ordre de 15.OOO livres.

Ce clergé a une grande influence spirituelle sur les populations presque exclusivement catholiques, même, si comme partout, cette pratique a un peu reculé. Les cahiers des doléances du Tiers-Etat, critiquent le haut clergé et la richesse de certains ordres, mais ils témoignent d’un attachement réel à leurs curés.

Initialement, aucune hostilité fondamentale n’oppose le clergé et les révolutionnaires. De nombreux  ecclésiastiques participent même activement aux évolutions en cours au niveau national ou local. En Meuse, nous apprend-t-on, des membres du clergé deviennent des éléments moteurs des clubs révolutionnaires qui se créent à Bar-le-Duc, à Verdun ou à Ligny.

La première décision fondamentale pour le clergé est l’abolition des privilèges, le 4 Août, d’où, suppression des dîmes, ce qui tarit la source de revenus majeurs de l’église et du clergé. La mise à disposition de la Nation des biens du clergé votée le 2 novembre, mesure proposée par l’évêque Talleyrand, est encore plus forte de conséquences. Cette mesure provoque immédiatement un transfert de propriété sans pareil, en effet, l’administration, dès le 1er trimestre 1791 commence à inventorier les biens de l’église  devenus bien nationaux  pour les mettre en vente : Terres, près, vignes ou bâtiments monastiques, dont certains sont reconvertis en bâtiments administratifs. Les forêts restent propriété d’Etat. Dans les villes, cette vaste mutation foncière provoque une grande  laïcisation du paysage, ainsi, à Bar-le-Duc l’aménagement d’une place publique, en ville basse, sur des terrains occupés par les sœurs de la congrégation Notre-Dame (C’est l’actuelle place Reggio).

Le 13 Février 1790, les députés votent une décision importante conformément à la demande très fréquemment exprimée dans les cahiers de doléances, les ordres et congrégations sont supprimés. Les religieux et religieuses qui souhaitent continuer à suivre leurs vœux sont regroupés dans des maisons communes dites de « réunion » et ils reçoivent une pension de l’état. Ces mesures bouleversent les assises matérielles des institutions, mais ne témoignent pas d’une hostilité de l’assemblée constituante à la religion. Par leur action, les constituants tiennent surtout à affirmer solennellement la primauté de la Nation dans tous les domaines, y compris religieux.

Le 12 Juillet 1790, les députés votent la constitution civile du clergé sans même que les autorités ecclésiastiques (Pape et Evêques) aient été consultées ; trois changements majeurs :

1/ les diocèses se moulent sur le cadre départemental  nouvellement créé, ainsi nait « l’évêché de la Meuse » dont le siège est fixé à Verdun ;

2/ élection par les citoyens actifs des curés et de l’Evêque du département ;

3/ l’État versera un salaire aux ecclésiastiques assurant une fonction « publique » soit 12.000 livres par an pour un évêque et 1200 Livres par an pour un curé de paroisse. Le Roi approuve ce texte le 24 août, mais l’évêque de Verdun, Mgr Desnos émet de vives réserves, estimant la puissance civile incompétente dans le spirituel.

Les deux facteurs de la radicalisation : Le serment et l’invasion

Le 27 Novembre 1790, l’assemblée constituante exige des ecclésiastiques fonctionnaires qu’ils prêtent un serment solennel dit serment civique constitutionnel (« Je jure de veiller avec soin aux fidèles dont la direction m’est confiée. Je jure d’être fidèle à la nation, à la Loi et au Roi… sous peine d’être considéré comme  démissionnaire… »).

Dans la Meuse, au début de 1791, la grande majorité des ecclésiastiques concernés accepte de prêter serment : ils sont 537 sur un total de 688, soit78% , pourcentage proche de celui de la Marne, de la Hte-Marne et des Vosges, mais sensiblement supérieur à la Meurthe 45%, et à la Moselle 32%. On les nomme  alors prêtres  constitutionnels, ou jureurs, ou assermentés.

Les prêtres meusiens réfractaires au serment (ou insermentés) sont  peu nombreux, 151 sur 688, soit 22%,  y compris ceux qui ont prêté le serment en l’assortissant de réserves. Parmi les réfractaires, figure Mgr Desnos l’évêque de Verdun qui émigre à Trèves, auprès de l’Archevêque, le 21 Janvier 1791. Pour remplacer Desnos, l’assemblée électorale du département désigne Jean Baptiste AUBRY, curé de Véel qui a été élu en 1789 député aux états généraux, et il revient à cet évêque de réorganiser le Diocèse, même si les réfractaires ne voient en lui qu’un intrus.

D’où Naissance d’un clivage religieux. Jusque là, les désaccords en matière religieuse n’avaient pas abouti à la rupture. Celle-ci s’amorce le 10 mars 1791, avec la décision du Pape Pie VI de condamner la constitution civile du clergé et de suspendre les prêtres jureurs. Le conflit avec l’assemblée est ouvert !!! En juillet 1791, les prêtres réfractaires sont privés de leur traitement et interdits d’exercer des fonctions religieuses en public. Ils gardent cependant la possibilité de célébrer le culte en privé si l’ordre public n’est pas troublé : cette tolérance pose problème lorsque les fidèles sont plus nombreux à l’office du réfractaire qu’à celui du curé jureur.

Bientôt, en réaction aux difficultés qui se posent dans certaines régions de France à propos du serment, les députés de l’assemblée législative qui a succédé à la constituante en octobre 1791, prennent plusieurs mesures contraignantes pour le clergé. Le 6 avril 1792, une loi interdit le port du costume ecclésiastique, sauf pour les offices. Un nouveau serment-dit de Liberté-Egalité est imposé à tous les fonctionnaires publics, y compris les prêtres et le 20 septembre 1792, pour assurer une bonne tenue des registres paroissiaux, l’assemblée législative transfère leur gestion aux municipalités. Ainsi nait l’état civil, qui s’accompagne du divorce.

La question religieuse prend soudain une tournure dramatique. Après sa fuite et son arrestation à  Varennes, le 21 Juin 1791, Louis XVI a été maintenu sur le trône, mais les tensions ne cessent de s’aggraver. La déclaration de guerre de la France à l’Autriche (20 avril 1792) débouche durant l’été sur l’invasion du pays par les troupes autrichiennes et prussiennes, qui provoque l’arrestation du Roi le 10 Août 1792. A ce moment, incontestablement, l’église romaine, par ses prélats et ses prêtres réfractaires, a choisi son camp, elle souhaite rétablir la monarchie absolue et retrouver la place prééminente qui a toujours été la sienne. Ces choix apparaissent clairement à tous ceux qui vivent dans les régions envahies et notamment aux Verdunois, lorsque leur ville ouvre ses portes à l’ennemi le 2 septembre 1792 sans s’être défendue. Avec les troupes autrichiennes et prussiennes arrive une masse d’émigrés, nobles ou membres du clergé réfractaire, originaires ou non de la région. L’un d’entre eux est l’évêque de la cité, Desnos, qui retrouve son palais épiscopal le 16 septembre et qui procède  illico à la ‘purification’ de sa  cathédrale.

Malgré leur attachement au culte traditionnel, les Meusiens, dans leur grande majorité, ne sont pas disposés à suivre les réfractaires sur leur terrain : sentiment patriotique indéniable, attachement réel aux apports tangibles de la révolution, notamment l’abolition des droits seigneuriaux et le transfert de propriété résultant de la vente des biens du clergé. Les questions liées à la foi et au culte passent donc après la défense du territoire national et les acquis de la Révolution. Au plan national, les députés de la convention, qui remplace l’assemblée législative en septembre 1792 tendent à considérer l’ensemble de la religion et des prêtres, y compris ceux de l’église constitutionnelle, comme étant liés à la « réaction » dès lors  les oppositions s’affirment de plus en plus nettement. Les prêtres qui refusent de lire en chaire les écrits de l’évêque Aubry sont poursuivis et démis, de même que ceux qui lisent les lettres de Mgr Desnos.

Depuis 1789, les grands évènements de la vie publique ont toujours été accompagnés de cérémonies religieuses. Le 14 Juillet 1791, la fête de la fédération  est célébrée à Etain par l’abbé Laurent sur l’autel de la Patrie. En de nombreuses circonstances, on chante le Veni creator ou des Te Deum en présence de la garde nationale  et des officiers municipaux.

Le département  de la Meuse ne souffre pas, dans l’immédiat de la reddition trop rapide de la place de Verdun.  Début 1793, les mesures prises dans la Meuse traduisent  la volonté de mettre au pas l’église, clairement désignée comme force contre-révolutionnaire et c’est dans ce contexte que sont fermées les dernières maisons religieuses : St Vanne à Verdun, les capucins à Etain, la congrégation notre dame à Bar-le-Duc.

Le conseil général évite la dispersion des livres conservés par les maisons  ecclésiastiques, c’est le vicaire de COMMERCY Claude- François DENIS, qui est chargé de leur réunion. Cette période est aussi marquée par les premières saisies d’argenterie dans des églises, le produit étant envoyé à Metz afin d’être transformé en monnaie métallique. Les églises restent cependant ouvertes au culte constitutionnel et aux cérémonies civiques.

La loi du 26 Août 1792 a laissé quinze jours aux prêtres réfractaires et aux prêtres jureurs qui ont émis des réserves ou qui ont rétracté leur serment, pour quitter le pays, sous peine d’être  déportés en Guyane. Une étude a estimé à 200 le nombre de ceux qui ont émigré entre l’automne 1792  et le printemps 1793. Seuls les sexagénaires peuvent demeurer dans une maison de détention (ancien couvent des Carmes à Bar-le-Duc). Ils sont 24  à  vivre  là, le 1er Janvier 1793, dans des conditions lamentables.

Dès l’été 1793, la politique de la Convention se radicalise sous l’influence des Montagnards : c’est la Terreur, une politique qui se veut sans pitié à l’encontre des ennemis de la Révolution. Localement, cette politique a des effets dévastateurs même si au sein de l’administration départementale (ex conseil général) les ex-curés Guery  (de Bar le duc) et Baillot (de Ligny) se montrent moins virulents en action qu’en  paroles, eux qui juraient, par exemple de « désaristocratiser et de déprêtiser » la Meuse.

Ce n’est pas le cas des représentants en mission envoyés dans la région par la Convention : d’abord deux représentants près de l’armée des Ardennes (BÔ en novembre 1793, Massieu de décembre à janvier 1794) et surtout Mallarmé né à Nancy, député de la Meurthe à la Convention, qui a en charge la Meuse et la Moselle entre Janvier et Mai 1794.

En 1793, le contexte est difficile face aux ennemis intérieurs et extérieurs. Une centralisation extrême, et des mesures répressives très vigoureuses, sont la voie choisie au nom de la liberté contre tous ceux qui paraissent menace la République. Être suspect, se voir refuser un certificat de civisme, être dénoncé devant un comité de surveillance peut désormais coûter cher, très cher. Cette attitude ne vise pas que les prêtres, mais aussi les Nobles qui ont voulu rester au pays, ceux qui ont été considérés comme des traitres dans le contexte de l’invasion ou encore les fédéralistes, tels ceux de Verdun qui ont osé réclamer que Paris ait une influence égale et non supérieure aux autres départements et dont plusieurs seront guillotinés Place de la Roche à Verdun. Sont aussi menacés les émigrés, même s’ils sont rentrés, alors que leurs biens ont déjà été saisis. C’est ainsi qu’un prêtre réfugié dans les Ardennes, et porté sur une liste d’émigrés, fut exécuté  à Roches-sur-Meuse (nom révolutionnaire de Saint-Mihiel.)

A partir de Juillet 1793, les révolutionnaires ne s’en prennent plus seulement aux structures religieuses ou au clergé hostile à la révolution. C’est la religion elle-même, qualifiée de « superstition » ou de « fanatisme » qui est visée. Le 5 octobre 1793, la convention adopte le calendrier républicain machine à supprimer les dimanches et les Saints et, le 6 Novembre, les municipalités sont autorisées à supprimer les institutions religieuses qui leur déplaisent, les églises sont transformées en temples de la raison.

Dans les départements, la situation est extrêmement variable, certains des conventionnels envoyés en mission, dont la virulence crée d’importantes différences, sont restés tristement célèbres, ainsi  CARRIER, en Loire-inférieure, l’organisateur des noyades de Nantes ; FOUCHE dans la Nièvre puis à Lyon, auquel ROBESPIERRE reproche d’avoir fait boire un âne dans un calice, et surtout, MALLARME, en Meuse et en Moselle, déprêtrisateur forcené, qui ne veut connaitre aucune distinction entre insermentés, assermentés et même prêtres mariés. A la fin de Novembre 1793, on se plaint que la loi est mollement appliquée au moins dans 28 départements dont la Côte d’Or et la Saône et Loire.

Effrayé par la déchristianisation, ROBESPIERRE tente de relancer des cultes Républicains. Le 7 Mai 1794 (18 floréal an II), il fait instaurer le culte décadaire. Un des 36 Décadi, est consacré à l’Être suprême, et célébré avec faste, à Paris le 20 Prairial an II ou 8 juin 1794. (décadi = 10ème jour de la décade)

Toutes ces mesures antireligieuses ne se limitent pas qu’au spirituel, de nombreuses personnes paient de leur vie la Terreur. En Meuse, le sinistre représentant en mission Mallarmé exerce un pouvoir absolu et envoie à la mort tous ceux qu’il estime coupable de crimes contre la révolution, il est le principal responsable de la répression qui fut fatale à une centaine de prêtres meusiens et à beaucoup de gens de ce département, qui, à ses yeux, a failli au moment de l’invasion, en août-septembre 1792. Son intransigeance lui fait appliquer à la lettre le mot d’ordre : « Que partout les traitres soient découverts et dénoncés » , la religion est particulièrement visée, car, pour lui elle est inconciliable avec la liberté, la vérité et la justice.

C’est alors que les prêtres de MEUSE sont l’objet de toutes les suspicions, même s’ils ont prêté les serments demandés, s’ils ont renoncé à la prêtrise ou sont très âgés .

Cent vingt et un d’entre eux seront déportés à  ROCHEFORT à partir d’avril 1794, en  douze convois, dont le douzième en Août ; quatre vingt six succomberont à leur souffrance sur les PONTONS, appelés la guillotine sèche et deux meurent pendant le trajet. (La majorité de ces déportés étaient  nés en Meuse, d’autres prêtres nés en Meuse et vivant dans un autre département périrent aussi en ces lieux, c’est le cas de Claude RICHARD , né à Lérouville et déporté avec un convoi de la Meurthe. Compte tenu du fait que la grande majorité des prêtres réfractaires avaient émigré, ce sont les prêtres constitutionnels qui furent les plus touchés . MALLARME justifia ainsi son attitude à leur égard : « Terreur aux aristocrates !!!   Haine aux modérés !!! . »

En Meuse, dès la chute des Montagnards, l’évolution est très nette. En Août 1794, la convention a nommé Charles DELACROIX, député de la Marne, en mission dans la Meuse. D’emblée, il affirme vouloir « substituer le règne de la justice à celui de la terreur » et sa première décision est de suspendre l’arrêté de Mallarmé relatif à la déportation des prêtres. Mais c’est seulement en Novembre que les ecclésiastiques meusiens captifs et encore vivants sont transportés à l’hôpital de ROCHEFORT. Les plus valides, libérés, entament le long trajet du retour, à pied, mais resteront sous surveillance municipale.

Cependant, conformément aux directives de la convention, DELACROIX n’envisage pas de restaurer le culte catholique, et favorise les cultes officiels : fêtes décadaires pour extirper les restes du fanatisme, progrès de l’esprit public, connaissance des lois, ralliement des cœurs autour de la convention, centre unique de tous les républicains. Dans l’ensemble boudées, ces pratiques, telles la THEOPHILANTHROPIE, séduisent peu les Meusiens. Malgré leur nombre réduit, les prêtres réfractaires, qui refusent tout serment à la république multiplient les services clandestins de nuit. L’Evêque AUBRY lui-même reste dans l’ombre, attendant des jours meilleurs.

Malgré cette évolution favorable, les temps difficiles ne sont pas terminés, jusqu’au Concordat, les curés réfractaires restent sous la menace de sanctions qui se multiplient notamment dans le nord de la Meuse, après la poussée royaliste aux élections de septembre  1797. Le directoire réactive les mesures antireligieuses. Après le coup  d’état du 18 fructidor, le serment de « haine à la royauté » devient obligatoire. DIX curés de Meuse sont  déportés : SIX dans les iles de Ré ou Oléron et Quatre en Guyane, sept vont rentrer, mais trois meurent outre-Atlantique par suite de mauvais traitements.

La prise de pouvoir par le Général BONAPARTE  en novembre 1799  ne change pas de suite  les rapports entre les autorités politiques et la religion, mais les structures de l’église retrouvent une certaine vigueur  l’Evêque AUBRY se réinstalle dans son palais de  VERDUN. Mais il faut attendre le concordat de 1801 conclu entre le Pape Pie VI et la république française pour que la situation se stabilise et retrouve une organisation proche de celle d’avant les évènements. L’évêque  AUBRY  renonce alors à sa charge et s’installe à  COMMERCY dont il sera le curé de 1803 à sa mort en 1813.

Dans toutes ces évolutions, le tribut payé par les prêtres Meusiens a été fort lourd : une centaine de victimes, la plupart morts en déportation, les autres, guillotinés sous des prétextes divers. De tous les départements, la Meuse est celui qui a payé le prix le plus fort, alors même que son clergé s’était majoritairement engagé dans la voie du serment et du respect de la loi civile.

Nous allons donc maintenant regarder de plus près  quand ces pauvres humains furent déportés, et comment ils furent traités avant de mourir.

NOTE PERSONNELLE : Toutes ses immondes saloperies, n’empêcheront pourtant le salopard de MALLARME, né à Nancy le 25 février 1755, de se sortir indemne de cette immense dégueulasserie après le passage à la guillotine de ROBESPIERRE le 28 juillet 1794 (10 Thermidor an II) mort, qui entraina la fin de la terreur. Mallarmé arrêté le 01-06-1795, fut amnistié. Avocat à Nancy, sous l’Empire, il se refugie à Bruxelles après Waterloo et subsista grâce aux Frères Cellites  de MALINES.) Où donc était ce dieu qu’on dit de justice ?